Je vous présente ma très humble demeure.

Cette année, enfin, je vais pouvoir vivre seule dans un appartement bien à moi. C'était ce que j'attendais depuis ma dernière année de lycée. Comme d'habitude, mes parents ont protesté vivement, mais pas très longtemps. Encore heureux, car dans le cas contraire j'aurais fait un malheur. Sûrement que petit à petit, ils commencent à comprendre lorsqu'il ne vaut mieux pas discuter avec moi. En quelque mois, j’avais obtenu ce que je voulais. Je suis gâté direz-vous. Mais je vous mettrais bien à ma place. Vivre dans un endroit où vous êtes enfermé toute la sainte journée avec tous les membres de votre famille, et pas forcément ceux que vous aimez, ça finit par être étouffant. Et vous finissez forcement par demander un peu de liberté. C’est ce qui m’est arrivé, mais passons.

En ce moment je marche sereinement dans les rues de Tokyo à la recherche de mon futur logement. Plusieurs gardes du corps me suivent de loin. J’ai déjà demandé à être seule mais ils refusent d’écouter. Ce n’est pas comme si je ne savais pas me défendre. Et puis tant pis pour eux, il perdront une matinée à me suivre comme les bons toutous qu’ils sont en réalité.

Alors que je continue à marcher, ma main se glisse inconsciemment dans la poche droite de mon pantalon de soie noir. Elle s’empare de la clé qui s’y trouve et la manipule un instant. C’est la clé de mon appartement. Simple, mais plus pour longtemps. Quelques semaines et des portes-clé s’y trouveront à profusion. En repensant aux visages de mes parents lorsqu’ils me l’ont remise, je ne peux m’empêcher de ricaner narquoisement. La déconfiture qui s’était lit sur leurs visages à ce moment là faisait peine à voir. Le sourire aux lèvres, je finis par arriver, après trente minutes de marche, devant le bâtiment qui serait bientôt ma demeure. Regardant le numéro inscrit sur sa clé je grimpe les étage. Le bâtiment était chic bien placé dans la ville et très propre.

Arrivé devant le numéro 666, je mis la clé dans la serrure et la porte s’ouvrit pour laisser place à des murs d’un blanc immaculé. L’appart était déjà meublé ce qui m’arrangeait énormément. Une petite cuisine, une salle de bain avec une douche et une baignoire, un WC, une chambre de taille moyenne, un bureau, un petit balcon et un salon. Les meubles et les différentes pièces étaient simples, sans fioriture d’aucune sorte. Ce n’était pas luxueux c’était le principal. Le luxe j’en avais déjà assez au manoir si j’en voulais. Là, tout ce que je désirais, c’était un endroit bien à moi où je puisse dormir et suivre mes études tranquillement. Visitant la maison au fur et à mesure j’essayais d’imaginer ce par quoi je pourrais remplacer telle ou telle chose. Aussi lorsque j’eu finit de faire le tour, je m’avachis sur l’un des sofas du salon. Rejetant la tête en arrière, je pensais à ce que je pourrais dire en rentrant. Il fallait que je choisisse bien mes mots pour décrire cet endroit ou mes parents serait tenté de venir y mettre leur grain de sel et cela je refuse. Pendant un instant je réfléchis mais rien ne me vint à l’esprit. Finalement voilà ce que j’allais faire, je leur dirais que cet endroit est totalement à mon image, qu’il me plait et qu’il ont très bien choisi. La dernière phrase servait juste à les flatter, mais bon, elle était utile tout de même. Si ils protestait ce serait un regard noir puis fin de la discussion. Oui… comme ça c’était parfait.

-Bien.

Je me relevais en m’étirant et me dirigeait vers la sortie. Au dehors l’une des voitures de luxe de mon père m’attendait avec les gardes du corps devant. Génial même pas le temps de respirer. Soupirant fatalement je me traîne jusqu'à la voiture et ouvre la portière. C’est bien mon père qui est à l’intérieur. Décidément je n’ai pas de chance.